Sa décision était prise, il fallait à tout prix trouver du renfort. Et pour cela, Dieu remuerait ciel et terre. Puisqu’il perdait un peu de pouvoir, autant faire quelque chose qui soit un minimum utile pour Waren. Il se devait de l’aider.
Depuis que son fils l’avait rejoint, l’ange se démenait pour que tout se passe bien entre eux. Et jusque-là, il pensait bien se débrouiller. Katalina était la seule dont il avait pu s’occuper dès la naissance, alors il la connaissait par cœur. Mais pour ce qui était de Waren, c’était une toute autre histoire et ne parlons pas d’Angy qui se trouvait toujours chez les démons. Mais même si cette dernière n’était pas à ses côtés, Dieu ne lui en voulait pas. Du moment qu’elle suivait la voie de ses sentiments, il ne lui en tiendrait pas rigueur.
Bref, pour tenter de trouver une ou deux personnes qui accepteraient de leur prêter main forte, il alla même jusqu’en haut de la montagne enneigée, là où se trouvaient les femmes de neige. Du moins, d’après ses sources, puisqu’il n’y avait jamais été pour sa part.
Le seul petit inconvénient était que ces femmes détestaient la présence des hommes, donc cela risquait d’être compliqué. Cependant, il fallait bien tenter quelque chose.
En deux trois battements d’ailes, il se retrouva assez haut dans la montagne, toujours aussi impressionné par la vitesse à laquelle il pouvait se déplacer. Bien que très encombrantes, ses trois paires d’ailes lui avaient sauvé la vie à maintes reprises.
Des souvenirs de son enfance lui revinrent alors en mémoire, alors qu’il faisait tout pour vivre sans ses ailes, Satan avait semblé surpris qu’il ne s’en serve pas plus souvent au contraire.
Un sourire apparut sur son visage alors qu’il s’enfonçait plus loin dans la montagne, affrontant une petite tempête de neige. Il n’y voyait pas grand-chose avec tous ces flocons qui dansaient devant ses yeux. Heureusement qu’il ne craignait pas le froid, cependant, ses pouvoirs ne lui permettaient pas d’y voir plus clair.
Mais alors qu’il tentait d’apercevoir quelque chose au loin, il fut frappé d’un rayon lumineux qu’il ne remarqua que trop tard et fut projeté à plusieurs mètres, perdant conscience pendant quelques minutes. Lorsqu’il rouvrit les yeux, sonné, il leva une main pour se frotter le crâne mais stoppa son geste et écarquilla les yeux : la manche de sa veste était… trop grande !
Dieu se redressa précipitamment mais perdit l’équilibre et retomba assis en jurant. Que se passait-il ? Il ne comprenait plus rien… C’était quoi ce rayon bizarre ? Qui en était le responsable ?
L’ange avait beau regarder de tous les côtés, il n’y avait personne dans les environs et pas la moindre aura de perceptible.
Il trouva néanmoins une petite plaque de glace où il put se regarder et voir ce qui lui était arrivé. C’est en laissant échapper un cri se surprise qu’il se vit tel qu’il était à l’âge de douze ans.
Paniqué, il resta longtemps comme pétrifié sur place à chercher une solution. Malheureusement, aucune idée ne lui vint à l’esprit et il dut se résigner à déchirer ses vêtements, dire de les raccourcir un peu. Après quoi, il déploya ses ailes et repartit dans le sens inverse, revenant au pied de la montagne, dans un état un peu second.
Qu’allait-il faire à présent ? Comment annoncer la nouvelle à Waren ?
Aussi blanc que la neige dans laquelle il avait pataugé quelques secondes auparavant, l’ange se laissa tomber assis dos contre un arbre, complètement perdu.
